La grotte de Leye

Une grotte laboratoire pour la conservation des grottes ornées préhistoriques

Financement

Programmes qui ont participé à la mise en place du site :

- « Origine II : espaces et expression », porté par Jean-Paul Raynal et Jean-Luc Guadelli, UMR 5199 PACEA (2008-2010). Financement : Région Aquitaine.

- « Grottes ornées : taphonomie des parois. Implications sur la conservation », porté par C. Ferrier (UMR PACEA). Financement : BQR 2009, Université Bordeaux 1.

- « CEGO : Conservation et Étude des Grottes Ornées », porté par C. Ferrier, UMR 5199 PACEA (2010-2012). Financement : Région Aquitaine.

Contexte

Les travaux sur les processus affectant les parois des grottes ornées ont pour objectif de comprendre la genèse et l’évolution des états de surface. La restitution de ces derniers au moment de la réalisation des œuvres pariétales et l’identification des phénomènes survenus ultérieurement sont importantes pour l’étude de l’art préhistorique et pour l’application des mesures de conservation :

- ces données peuvent apporter des éléments de discussion sur les raisonsdu choix des panneaux et des techniques utilisées par les Hommes préhistoriques ;

- la prise en compte des phénomènes susceptibles de conduire à une dégradation des représentations et l’identification des zones sensibles sont essentielles dans une démarche de conservation préventive.

Intérêt de la grotte laboratoire

La grotte laboratoire de Leye est une cavité dédiée à l’étude et à la compréhension de l’écosystème souterrain dans un but archéologique et conservatoire. Ce site expérimental est une opportunité pour étudier les processus complexes qui affectent les parois : température, humidité, taux de CO2, vitesse de l’air, composition chimique de l’eau, caractéristiques morphologiques, minéralogiques et pétrophysiques des différents supports, organismes vivant dans le milieu souterrain. Cette démarche, inenvisageable dans les sites ornés du fait de leur vulnérabilité, s’appuie sur une instrumentation visant à suivre en continu et au plus près de l’encaissant les paramètres climatiques ainsi que sur des prélèvements effectués sur les parois.

La grotte de Leye se situe à proximité des Eyzies de Tayac, dans le bassin de la Vézère, au cœur de la plus grande concentration de grottes ornées paléolithiques au monde. Elle s’inscrit dans la lignée des laboratoires souterrains dédiés à l’étude du karst, mais les recherches qui y sont menées présentent plusieurs spécificités :

. Les questions étudiées s’inscrivent dans une thématique archéologique et de conservation du patrimoine souterrain ;

. Les phénomènes sont abordés à des échelles variées, de celle de l’échantillon (nanométrique à microscopique) à celle la paroi et de l’ensemble du système karstique ;

. Les recherches prennent en compte aussi bien les processus physiques, que chimiques et biologiques.

Historique

C’est en 2008 que les discussions menées au sein des équipes étudiant les grottes de Lascaux et Chauvet-Pont d’Arc conduisent à l’élaboration du projet de grotte laboratoire. La cavité a été sélectionnée à partir d’une prospection réalisée dans le bassin versant de la Vézère, secteur renfermant une forte concentration en cavités ornées inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Le choix s’est appuyé sur un ensemble de critères, préétablis en fonction des objectifs fixés, afin d’assurer la représentativité de la cavité par rapport au corpus des grottes ornées de la région : étage géologique, abondance et distribution des faciès d’altération, présence significative des fluides (CO2, eau) et des concrétionnements. D’autres paramètres, d’ordre pratique, ont également été pris en compte, telles que l’accessibilité, la facilité pour l’installation d’un équipement électrique et les possibilités de modélisation numérique de la morphologie.